Pratique théâtrale et suivi de la dimension émotionnelle
Lisa Sanchez  1@  , Nathalie Blanc  3, 2  , Sara Creissen  4  
1 : Université Paul-Valéry - Montpellier 3
Laboratoire Epsylon, EA 4556, Université de Montpellier 3, Montpellier, France
3 : Dynamique des capacités humaines et des conduites de santé  (EPSYLON)  -  Website
Université Paul Valéry - Montpellier III : EA4556, Université Montpellier I, Université Jean Monnet - Saint-Etienne
Université Paul-Valéry - Site de Saint-Charles - Route de Mende - 34 199 Montpellier Cedex 5 -  France
2 : Université Paul-Valéry - Montpellier 3  (UM3)  -  Website
Laboratoire Epsylon, EA 4556, Université de Montpellier 3, Montpellier, France
Route de Mende - 34199 Montpellier cedex 5 -  France
4 : Laboratoire Epsylon EA4556
Université Paul Valéry - Montpellier III

Le développement de la compréhension de récits reste un challenge pour les élèves d'école élémentaire et cette étude vise à offrir une alternative pour travailler cette compétence : la pratique théâtrale. Deldime (2002) et Lemêtre (2007) soutiennent que la pratique théâtrale permet d'aider les enfants à enrichir leur lexique émotionnel en favorisant l'identification aux personnages. De plus, plusieurs études menées auprès d'enfants ont montré que la dimension émotionnelle de la situation d'une histoire présente des avantages. Par exemple, cette dimension participe à la construction d'une représentation mentale cohérente du texte (e.g., Wassemburg, Beker, van den Broek & van der Schoot, 2015) et peut même aider à anticiper sur la suite de l'histoire (Creissen & Blanc, 2018). Pour précision, cette dimension peut être transmise par différents types d'informations car elle inclut différents composants tels que les labels émotionnels, les déductions émotionnelles et les comportements émotionnels (e.g., Creissen & Blanc, 2017).

Nous avons mené une étude auprès de cent quarante-neuf élèves de CM1. Pour les besoins de cette étude, nous avons utilisé quatre textes issus d'une collection spectacles de Meriem Menant « Alors à quoi on joue ? » et « Enfanfariné et compagnie ». Ces textes ont été travaillés afin d'inclure dans chacun d'eux les trois types d'informations émotionnelles susmentionnés. De même, deux de ces textes ont été retranscrits sous trois versions : auditive, audiovisuelle et lecture seule. Le dispositif expérimental de cette étude consistait à évaluer les compétences de compréhension de la dimension émotionnelle des élèves avant et après la pratique de cours de théâtre. Pour ce faire, les élèves ont été répartis au hasard dans six groupes : trois groupes contrôles et trois groupes expérimentaux. Une évaluation du niveau initial de la compréhension de la dimension émotionnelle de tous les groupes d'élèves a été réalisée à partir d'un premier texte. Chacun des trois groupes expérimentaux et chacun des trois groupes contrôles n'ont vu le texte que dans une seule de ses versions (i.e., auditive, audiovisuelle ou lecture seule). La découverte du texte était suivie d'une tâche de jugement d'énoncés émotionnels (ciblés sur les trois types d'informations émotionnelles) comprenant huit énoncés sous le format « vrai/faux ». Dans les semaines suivantes, seuls les élèves des trois groupes expérimentaux ont bénéficié de deux cours de pratique théâtrale sur deux nouveaux textes. Enfin, une évaluation du niveau final de la compréhension de la dimension émotionnelle a été réalisée à partir du dernier texte sur les six groupes d'élèves, dans les mêmes conditions que l'évaluation initiale.

Les résultats seront discutés à la lumière de la littérature sur la compréhension des émotions et sur les bienfaits d'une pratique théâtrale. Ce travail permet de mettre en exergue l'intérêt d'une pratique théâtrale à l'école, pratique d'ailleurs encouragée par les directives récentes du ministère de l'éducation nationale (BO spécial n°2 du 26 mars 2015).

 



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