Résumé : 

Résumé : 

Dans le cadre d'un projet lié au PEAC dans un réseau REP+, une action a été menée par deux enseignantes (1er et 2nd degrés) en partenariat avec une artiste intervenante. Au-delà d'une volonté de liaison inter degré CM2-6e, il s'agissait de faire pratiquer les arts plastiques (AP) aux deux classes ensemble. La caractéristique du travail de la plasticienne est d'être réalisé au « Blanc de Meudon » (médium naturel à base de craie utilisé pour blanchir les vitres et/ou les nettoyer). Suite à un projet de cycle 3 sur le thème du « Voyage » l'ensemble des élèves se retrouvent pour réaliser leurs travaux sur une grande baie vitrée, soit un support vertical transparent intégré à l'espace architectural.

Nous interrogeons le contexte didactique (Gaillot, 1997), pédagogique et partenarial de ce projet, qui s'avère in fine peu propice à la créativité et aux apprentissages artistiques des élèves, laissant totalement de côté leur engagement corporel. Au-delà de la volonté de mutualiser une situation d'enseignement, peut-on affirmer qu'un partage d'objectifs d'apprentissage soit présent ? Que le potentiel de la situation (a prioritrès favorable aux déplacements et à la gestuelle des élèves) ait été envisagé ?

Notre approche indirecte est basée sur des entretiens individuels menés a posteriori de l'activité auprès des deux enseignantes concernées. Notre axe d'analyse ergo-didactique nous permet observer les phénomènes éducatifs dans leurs dimensions à la fois culturelles, institutionnelles, contextuelles, cognitives et identitaires (Brière, 2017 ; Espinassy & Terrien, 2018).

Entre les professeures du 1er et 2nd degrés, les premiers résultats montrent des rapports différents à l'intervention de l'artiste, aux savoirs disciplinaires en AP aux prescriptions du cycle 3 (Schubauer-Leoni & Leutenegger, 2005). Le cadre de ce projet partenarial et inter cycle qui se donne comme objectif de créer pour éduquer, ne remet au final pas en question l'activité didactique habituelle des enseignantes et ne permet pas un réel questionnement de la dimension corporelle de l'élève dans l'espace de création. 

Interdegree project and artistic partnership: what are the didactic challenges in Visual Arts in Cycle 3?

Abstract :

Within the framework of a project related to PEAC in a REP+ school network, an action was carried out by two teachers (1st and 2nd degrees) in partnership with an artist intervener. Beyond a intention of inter-degree link CM2-6e, it was a question of making the two classes practice the plastic arts (AP) together. The characteristic of the plastic artist's work is to be done with "Blanc de Meudon" (a natural chalk-based medium used to whiten and/or clean windows). Following a cycle 3 project on the theme of "Travel", all the students meet to carry out their work on a large bay window, a transparent vertical support integrated into the architectural space.

We question the didactic (Gaillot, 1997), pedagogical and partnership context of this project, which in the end is not very conducive to the creativity and artistic learning of the pupils, leaving their physical commitment totally aside. Beyond the desire to share a teaching situation, can we affirm that a sharing of learning objectives is present? That the potential of the situation (a priori very favourable to the movement and gestures of the pupils) has been considered?

Our indirect approach is based on individual interviews conducted after the activity with the two teachers concerned. Our axis of ergo-didactic analysis allows us to observe educational phenomena in their cultural, institutional, contextual, cognitive and identity dimensions (Brière, 2017; Espinassy & Terrien, 2018).

Between the 1st and 2nd degree teachers, the first results show different relationships to the artist's intervention, to disciplinary knowledge in PA, to the prescriptions of cycle 3 (Schubauer-Leoni & Leutenegger, 2005The framework of this partnership and intercycle project, which aims to create in order to educate, does not ultimately call into question the usual didactic activity of the teachers and does not allow a real questioning of the student's bodily dimension in the creative space.

Bibliographie:

Brière-Guénoun, F.(2017). Etudier les gestes didactiques de métier : le cas du professeur d'EPS exerçant en milieu difficile. Serge Eloi et Gilles Uhlrich. De l'usage des artefacts dans les métiers de l'intervention. Octares, p.85-100, 978-2-36630-066-6. . 

Espinassy, L.(2006). Analyse ergonomique de l'activité des professeurs d'arts plastiques au collège : Les « sous-entendus » du métier. Education. Université de Provence - Aix-Marseille I, 2006. Français. 〈NNT : 2006AIX10055〉. 〈tel-00569271〉.

Espinnassy, L., Terrien, P.(2018). Une approche ergo-didactique des enseignements artistiques, en éducation musicale et arts plastiques. Comment penser les articulations entre approches didactiques et ergonomiques pour étudier les pratiques d'enseignement et de formation ?(Ed. F. Brière) eJRIEPS Numéro Spécial (1), Université de Franche Comté, p.23-42. http://elliadd.univ-fcomte.fr/ejrieps/special1.

Gaillot, B.-A.(1997). Arts plastiques ; éléments d'une didactique critique, PUF, coll. Éducation et formation, Paris.

Schubauer-Leoni, M-L., Leutenegger, F.(2005). Une relecture des phénomènes transpositifs à la lumière de la didactique comparée, Revue suisse des sciences de l'éducation, vol.27, n°3, p. 407-429.