La chaise : un artefact pour enseigner les arts appliqués.
Emeline Cusenier  1@  
1 : Apprentissage, Didactique, Evaluation, Formation
Aix Marseille Université : EA4671

Contexte/Cadre théorique


Les « arts appliqués et cultures artistiques » sont une discipline d'enseignement général dispensée dans chaque filière de lycée professionnel. Le design et l'histoire des arts y sont enseignés dans une dimension pratique et culturelle. Les enseignants d'arts appliqués prescrivent et planifient des tâches dans le cadre d'activités de création-conception, activités ayant pour finalité la construction et la communication d'un modèle d'artefact, ne résultant pas de la réplique d'un modèle existant, cela dans le but de développer les compétences idoines, mais également de favoriser l'épanouissement personnel des élèves, le développement de compétences citoyennes et sociales ainsi que pour les préparer à poursuivre leurs études.
L'activité de création-conception peut être recentrée sur l'artefact qui est son but final, aussi afin de fournir des éléments de stabilité des contenus à enseigner, cette communication se propose de faire l'épistémologie des différents modes d'existence de l'artefact « chaise » pour la confronter à une situation d'enseignement. Un artefact peut être considéré comme un objet ayant une substance matérielle et une position dans un réseau sémantique ; mais également un système composé d'une dynamique interne qui garantit solidité et équilibre, et externe en interaction avec un milieu ; il est également une marchandise produite et consommée ; et pour finir un symbole.


Hypothèse/Question de recherche/Méthodologie


L'hypothèse est faite que l'activité de l'élève de lycée professionnel répondant à la prescription de « création » d'une assise de son enseignant n'est pas une activité de création-conception mais plutôt une tâche de représentation d'une image mentale, d'un état initial, et qui ne prend pas la mesure des différents modes d'existence de l'artefact. Pour vérifier cette hypothèse, la méthode utilise d'une part l'analyse par la matrice disciplinaire qui est caractérisée par des objets, des tâches, des connaissances déclaratives et procédurales, et fondatrice d'une discipline qu'elle confronte à une situation d'enseignement. D'autre part les traces d'activités des élèves (leur proposition d'artefact « chaise ») et la perception qu'ils ont de celles-ci sont confrontées aux différents modes d'existence de l'artefact.


Résultats


Cette communication se propose de présenter trois résultats. Premièrement les connaissances déclaratives dispensées par l'enseignant pour les séances observées traitent partiellement des multiples modes d'existence de l'artefact. Deuxièmement, les modèles d'artefacts proposés par les élèves ne s'inscrivent pas dans une relation « artefact-utilisateur d'artefact » parce qu'ils ne sont pas anticipés comme tels. Troisièmement les élèves interrogés, en filière commerciale, positionnent majoritairement le modèle d'artefact comme une marchandise consommable devant se démarquer et répondre à un besoin sans pour autant pouvoir proposer un modèle de l'artefact « chaise » qui puisse répondre à cela.


Discussion


Il semble que les perceptions différentes et partielles du mode d'existence de l'artefact par l'enseignant et par les étudiants rendent la situation de création-conception difficilement lisible depuis ce seul éclairage. D'autant que pour passer d'une représentation initiale de l'artefact à concevoir à une représentation finale de ce celui-ci le concepteur interagit avec d'autre éléments que ce seul artefact : sa propre compétence, des sources de connaissances et des moyens de représentation et de communication.



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