Comment un travail en collaboration avec une chorégraphe amène des musiciens intervenants en formation à repenser leurs créations ?
Maïté Erra  1@  
1 : Perception, Représentations, Image, Son, Musique
Aix Marseille Université : FRE2006, Ecole supérieure d\'Art d\'Aix en Provence, Centre National de la Recherche Scientifique : FRE2006, Ecole supérieure d\'Art d\'Aix en Provence, Ecole supérieure d\'Art d\'Aix en Provence, Ecole supérieure d\'Art d\'Aix en Provence

Problématique

Les étudiants de première année du centre de formation de musiciens intervenants (CFMI) d'Aix-en-Provence s'investissent dans un processus de création en concevant et réalisant un spectacle musical interactif pour des élèves de maternelle invités à entrer dans l'instant scénique et interagir en fonction des propositions sonores.

L'objectif du projet de formation consiste à amener les étudiants à créer diverses productions dans plusieurs enseignements (fabrication de « sculptures sonores » et d'instruments, compositions instrumentales et vocales, électroacoustiques mixtes ou non) et à comprendre le cheminement qu'ils empruntent. Des liens entre les différentes disciplines leurs permettent de faire évoluer leurs idées.

Neuf heures sont dédiées à l'atelier de pratiques corporelles où ils commencent à développer une conscience de leur corps, explorant divers chemins pour se mettre en mouvement et s'engager dans une dynamique créatrice. Ils travaillent les rapports geste/son/émotion et se familiarisent avec les matériaux chorégraphiques appréhendant les rapports temps/espace/mouvement.

C'est au cours d'une semaine de stage destinée à la mise en espace et en mouvement des différentes productions que les liens se tissent entre elles.Le travail avec la chorégraphe amène les étudiants à transformer l'écriture ainsi que la lecture de certaines compositions.

En quoi la manière de faire de la chorégraphe fait évoluer la création des étudiants ?

Qu'est-ce qui dans son discours et ses propositions de chorégraphe, s'appuyant sur les différentes créations des étudiants (« structures sonores » fabriquées et ébauches compositionnelles musicales) vont permettre à ces derniers de développer, modifier et améliorer ?

Méthodologie

Nous partirons d'un état de des premières ébauches compositionnelles musicales pour pouvoir décrire comment celles-ci s'en trouvent modifiées lors du travail engagé avec la danseuse/chorégraphe. Pour cela nous analysons comment ces transformations s'opèrent dans l'action à partir des vidéos réalisées au cours des ateliers avec la chorégraphe et moi-même (observation participante). Les discours et propositions de la chorégraphe avec les réponses dans l'agir des étudiants permettent de rendre compte comment les compositions plus ou moins avancées se transforment au fur et à mesure de ce travail.

Comment l'étudiant en posture de créateur s'empare de gestes chorégraphiques pour faire évoluer la création et comment analyse t-il cette évolution ?

Des verbatims d'entretiens semi-directifs et individuels avec les étudiants confrontés à des extraits de séances de travail permettent aux étudiants de parler de la manière dont ils perçoivent la demande et ce qu'ils en font et de Quel est leur point de vue en visionnant leur expérience un an plus tard (en deuxième année de formation).

C'est à travers les réponses à un questionnaire post/projet portant sur les interactions entre les différentes disciplines qui ont permis de faire évoluer les créations qu'elles soient individuelles ou collectives et sur l'interdisciplinarité dans la démarche de création que les étudiants témoignent de l'apport du travail chorégraphique sur le projet ainsi sur leur propre démarche de création

Premiers résultats en cours et discussion :

Le travail avec le corps amène à retravailler le sens qu'ils donnaient initialement à leur production.

La chorégraphe s'empare des productions des étudiants afin de proposer une cohérence de l'ensemble. Cette situation interpelle les étudiants qui se sentent comme dépossédés et réduits au rôle de simple exécutant.

Malgré ces réserves, ils s'accordent tous sur la richesse du travail chorégraphique en leur permettant de repenser l'interprétation et l'écriture de leurs créations.

bibliographie

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  • Clot, Y. (1999). Le geste est-il transmissible ? Actes des 10èmes entretiens de la Villette : Apprendre autrement aujourd'hui ? Paris : Éditions de la Cité des sciences et de l'industrie de La Villette.
  • Maus, M. (1934). Sociologie et anthropologie : Les techniques du corps. Article originalement publié Journal de Psychologie, XXXII, ne, 3-4, 15 mars - 15 avril 1936. Communication présentée à la Société de Psychologie le 17 mai 1934, consulté sur classiques.uqac.ca.
  • Perrenoud, P. (2004). Adosser la pratique réflexive aux sciences sociales, condition de la professionnalisation. In J.- F. Inisan (Ed.), Analyse de pratiques et attitude réflexive en  formation, 11-32. Reims: CRDP de Champagne-Ardenne.
  • Vellet, J. (2006). La transmission matricielle de la danse contemporaine. Staps, no 72(2), 79-91. doi:10.3917/sta.072.91.

 



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